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JEAN SEBASTIEN RAUD, UN ARTISTE ENGAGÉ,

Sculpteur engagé sur les problématiques internationales, Jean Sébastien RAUD est un artiste français né en 1972 qui met en avant les valeurs universelles de paix et de tolérance. Il a exposé ses œuvres en France et à l’étranger et a reçu des distinctions pour son engagement. Rare détenteur des techniques traditionnelles de moulage d'Auguste Rodin, inspiré du travail de plusieurs maîtres dont Michel-Ange et Gustav Vigeland, et ayant étudié à l’école des Beaux Arts de Paris, il met son savoir à la portée de tous à travers ses enseignements.  

 

À travers un langage symbolique et pédagogique, il sensibilise le public sur des sujets engagés tels que : les enjeux climatiques, la biodiversité, la faim dans le monde, les victimes du terrorisme, la construction Européenne

 

« L’art doit questionner et sensibiliser l’humain sur son existence et son environnement. À l’inverse des philosophes, les artistes n’apportent pas de réponses écrites. Pratiquer l’art est une forme de méditation, qui nous permet de créer des symboles pour lesquels il n’y a pas forcement de mots. C’est dans cette optique que j’ai commencé à sculpter, car la matière ne reproduit pas seulement le visible, elle rend visible notre esprit. »  - Jean Sébastien Raud 

 

Jean-Sébastien a reçu une formation en sculpture auprès de professeurs émérites des Beaux Arts de Paris, dont Jean Cardot, professeur de sculpture et créateur du bronze « de Gaulle » sur les Champs-Élysées, et Robert Nogues, professeur de moulage, fondateur de l’atelier de moulage des Beaux Arts en 1969 et mouleur statuaire pour le Musée Rodin, Bourdelle et l’artiste Zadkine jusqu'en 1997. 

 

Jean-Sébastien est aujourd'hui l'un des rares détenteurs des techniques de moulage du creux-perdu utilisées par Auguste Rodin. Avec plus de 2 000 moulages réalisés, il travaille aussi bien les matériaux de création (terre, plâtre, cire), que de finition (bronze, pierre). Il détient également une connaissance approfondie de l’anatomie humaine, basée sur l'étude de modèles vivants et des écorchés et pièces de réception issues de l’Académie Royale de sculpture fondée par Louis XIV à Versailles

 

A 25 ans Jean-Sébastien devient professeur et fondateur de l’atelier de sculpture et de moulage de la ville de Puteaux/la Défense Paris. Depuis plus de 20 ans, il transmet les techniques de l’art de la sculpture européenne, aussi bien traditionnelles que contemporaines, à travers des cours pratiques et théoriques. Plus de 1 500 élèves ont déjà bénéficié de son enseignement.

DÉTENTEUR D'UN SAVOIR-FAIRE UNIQUE

Depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, comme pour rebâtir le monde, Jean-Sébastien Raud compose les mémoires de nos traumas collectifs.

A l’image d’Alina Szapocznikow qui modelait les visages sensuels de ses tumeurs pour mieux se les approprier. Car à l’heure pudibonde des sculptures rhabillées, le sculpteur engagé fait acte de résistance : dans le ciment, le plâtre, l’argile ou le bronze, il grave son humanisme dans l’idéal du nu.

 

Entre énergie victorieuse et pathos chrétien, ni athlète invincible, ni martyr proche du saint, les corps sont égaux et le politique est vain : l’artiste parle de l’humain. Guerres mondiales, terrorisme, famine, réchauffement climatique, sexisme , maladies dégénératives, ses œuvres s’ouvrent en monuments de Penseur. A la lumière de Rodin, de la technique aux modèles, il médite les souffrances pour mieux réfléchir l’avenir. Du chaos des évènements, Jean-Sébastien Raud construit des symboles.

A la disparition du «mur de la honte», il porte l’héroïne Europe au sommet de l’Union des peuples. Aux attentats du 11 septembre 2001, il fait chuter Adam et Eve, telle Angélique prisonnière de son rocher et Roger espérant tirer son glaive. Aux espoirs de la COP 21, posée sur le miracle architectural des pyramides antiques, la Sphère de Jean-Sébastien Raud rappelle que l’équilibre précaire de la planète reste dépendant de la chaîne humaine. Face à la Faim du monde, son enfant squelettique tient encore debout. Aux inégalités homme-femme, sa déesse de Vitruve est un conte du ventre plein. A l’Enfer des conflits religieux, il répond une Porte de la Foi, croisant les dieux anciens et les divinités nouvelles, Olympe d’Isis et de Bouddha, des avatars hindous, des célestes chrétiens aux païens de Cybèle. Johanne, buste de sa grand-mère, un morceau de crâne à ciel ouvert, donne son cerveau à la science d’Alzheimer pour laisser voir sa perte indéchiffrable. A la 6e extinction de masse des espèces comme autant de tristes trophées, l’artiste offre la grossesse d’une Gaïa hybride derrière la pietà de son Lotus mort. Comme cette fleur d’Orient, nourrie par les immondices, les œuvres de Jean-Sébastien Raud font écho à Baudelaire : «Tu m’as donné ta boue, et j’en ai fait de l’or». Beauté paradoxale de classicisme et de kitsch, fantasme de Paradis perdu et philosophie de mort créatrice, ce sculpteur engagé nous offre une œuvre porteuse d’espoir et de résilience.

 

Marie BOISSEAU

Historienne de l'art

JEAN SEBASTIEN RAUD, LA SCULPTURE POUR DRAPEAU

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